Ephad Saint Joseph, première !

Ce 12 septembre, nous revenons à l’Ephad Saint Joseph de Jasseron. En mars dernier nous avons joué Von Münchausen devant les résidents. En lien avec cette représentation, nous allons créer un film avec les histoires rocambolesques des résidents que nous allons rencontrer aujourd’hui.

Joëlle  De Vigon, Mme Michaud, Jeanine Pacoud, Danielle Rongier, sœur Andrée Eymery, sœur Marie-Hélène, Jean-Paul Chêne, Louis Lamouille et M. Planche ont répondu présent pour vivre cette expérience artistique. Ensemble nous allons nous promener dans leurs Souvenir(S).

Guillaume propose le projet : réaliser ensemble un film court dans lequel le baron Von Münchausen les invite à un banquet pour partager  leurs histoires.

La salle est installée avec des objets du spectacle pour servir de base à des histoires comme le cheval du baron.

 Guillaume : « Par exemple, avez-vous vécu des histoires avec des chevaux ? »

« J’habitais à Neuville les  Dames et mes parents allaient au marché de Bourg en Bresse en charrette avec des chevaux, et un jour mon frère de 3 ans les a vu partir et a décidé de les suivre à pied, il a marché, marché tout l’après-midi on l’a cherché et on l’a retrouvé en fin de journée au fond d’un champ en train de jouer. »

« Je faisais des livraisons en voiture à cheval pour Dupont-Bedu »

Les participants sont entrés dans le projet, pour donner des exemples de réalisation de films déjà faits par la compagnie nous présentons le clip de M. Clémente tourné à l’Hôtel Dieu. Cela permet également d’expliquer une des étapes du projet, le story-board. Enfin, pour illustrer l’importance du scénario et du travail d’écriture, Guillaume présente le film tourné avec la classe de 1ère logistique du Lycée Gabriel Voisin « comme si ça existait ! ». Une fois le principe du projet compris et validé par tout le monde, nous nous installons autour d’une table pour démarrer un premier travail d’écriture.

Les souvenirs affluent autour de la table :

« Le lundi de pentecôte était un rare jour de congés, et j’allais cueillir du muguet dans les bois avec une amie parisienne avec des petits pieds et elle faisait des petits pas. A la fin de la promenade, il fallait passer par-dessus un fossé, elle ne voulait pas, elle avait trop peur « je ne veux pas passer le fossé, je vais me casser une jambe, je préfère refaire le tour par la forêt ». 2 promeneurs un peu âgés nous rejoignent et proposent de l’aider à passer ne s’appuyant sur son bras et elle rétorque « ho non ! Chaque fois que je m’appuie sur une vieille branche, elle casse ».

« Pendant la guerre, avec mon frère on se faisait des petites vacheries, je prends un balai pour le taper, et le voisin il nous voit courir dans la cour et il dit « tu peux toujours courir, tu l’auras pas » alors je jette le balai au travers de la cour et le manche me reste dans la main. Mon nom c’était Manche !!! » (rires)

Jeudi 14 septembre, nous sommes de retour pour une journée de travail. Nous débutons la séance par la familiarisation des participants avec la caméra et leur image filmée. Cela permet également de montrer les résultats de prise de vue simple avec les effets zoom.

Ils ne sont pas dérangés par la caméra et se sentent en accord avec leur image et leur voix.

Nous continuons la séance sur les souvenirs de vie ou de voyage :

« Vous savez pas ce qu’il lui est arrivé à mon père quand il livrait le pain, il livrait un couvent, la voiture tombe en panne et le mécano avait rien à faire. Du coup, il vient avec lui. Mon père livre le pain au couvent et dit « combien de pain ma sœur ? » et le mécano lui dit « je savais pas que t’avais une sœur ici !! »

« Une truie avait fait des cochons, pour que les cochons aient pas froid, mon père avait mis une ampoule chauffante et ça a pris feu. Mon père il m’a dit va vite faire sonner la sirène. Parce que ça flambait et j’ai filé au bourg, au hameau et j’ai fait sonné la sirène. C’est moi qui aie appuyé sur le bouton. C’était important pour moi d’appuyer sur le bouton à 13 ans. »

« On avait le groupe des feux, il nous avait rassemblé pour faire voir comment il fallait faire quand il y avait le feu et puis après il y a eu le feu à la maison, j’ai pris l’extincteur, et j’ai couru pour prendre l’extincteur à la chapelle et le temps que les pompiers arrivent j’avais éteint les feu. On n’a plus utilisé la chapelle après ça. J’étais infirmière, déjà dans les ordres, déjà sœur. »

« En 1976 je quitte la Suisse après 9 ans. Je suis allée en Inde 6 mois et je ne parlais pas anglais « ça c’est une belle aventure » j’ai pu voir l’Inde dans ce qu’elle a de plus pauvre, misérable et aussi au point de vue culturel, il y a des choses merveilleuse. Je suis allée jusqu’à la fine pointe et on s’assoit et on regarde le coucher de soleil, puis on se retourne et on attend le lever de soleil. Passer la nuit sur place, vous savez…coucher sur place ou coucher sur une natte…. Les monuments sont extraordinaires, d’une grandeur, ils font rêver. Et les gens que l’on rencontre, les enfants nus qu’on croise, comment on est reçu. J’ai dit à une petite fille : « t’en a un drôle de fardeau »  « c’est pas un fardeau c’est ma sœur ! »

« On était à Paris pour les vacances de Noël et jour de l’an, le matin on faisait les magasins et l’après-midi, c’était la guerre, on faisait le musée Grévin. Il s’est assis à coté d’une jolie madame et lui a dit « vous avez un joli papo Mme » et elle a rit. Il croyait qu’elle était en cire (rire). »

L’après-midi, nous montrons les points de vue que nous avons repéré pendant la pause déjeuner, la galerie, la place du marché, la bibliothèque, le solarium, la Chapelle, le parc,…cela nous permet d’ouvrir la discussion sur les activités des résidents à l’Ephad. Ce qu’ils aiment faire et dans quelle situation ils aimeraient être présenté à l’heure actuelle.

Sœur Marie-Hélène aimerait ouvrir la fenêtre de sa chambre, Danielle jardine, M.Planche est le roi des tomates et des haricots, Mme Pacou joue au scrabble d’autres lisent ou marchent….

Prochaine séance sélection des histoires et base de scénario.

A suivre….